Olivier Laffely photographie plusieurs décennies durant en noir et blanc, dans son studio, avec un moyen format argentique. Après avoir affronté avec succès une grave maladie, sa pratique évolue. Ainsi vit-il désormais aussi en couleur, grâce au Leica Q qu’il n’hésite pas à emmener avec lui à l’autre bout du monde. Son récent voyage au Japon, pays longtemps rêvé, en atteste et fait l’objet d’un beau livre.

Lors de ses études à l’Ecole de photographie de Vevey, au début des années 80, Olivier Laffely découvre le rôle d’Oskar Barnack dans l’histoire du médium qui l’intéresse, et rêve comme d’autres de ses condisciples de tenir dans ses mains un Leica. Mais le portraitiste qu’il devient rapidement s’oriente vers le moyen format, plus adapté à ses yeux à la pratique professionnelle qu’il s’est choisie.

Récemment, un cancer bouleverse sa vie. Il a toujours rêvé de découvrir le Japon? C’est le moment d’en faire une réalité, même s’il ne parle pas un seul mot de japonais et qu’il souhaite organiser lui-même son voyage. Et pour le photographier? Une urgence: sortir de sa zone de confort en se confrontant à une pratique inédite pour lui, le reportage en couleur, au format 24×36 et au grand angle. Ni une, ni deux; le choix du Leica Q s’impose comme une évidence.

« Ergonomie, qualité de fabrication, poids et format contenus, déclenchement très discret: voilà des atouts auxquels je ne pouvais pas rester insensible », précise Olivier Laffely. Dès son arrivée sur place, le photographe se laisse séduire par une lumière qu’il juge unique et commence à immortaliser son périple. « La focale de 28 mm nécessite de s’immerger totalement dans la scène; c’est évidemment exigeant, mais très motivant, car cela impose d’aller au contact de son sujet. »

Tokyo, Kawagushi-ko, le Mont Fuji, Nara, Yoshino, Tofukuji, Kyoto, Arashiyama, Yamazaki, Fushimi-Inari, Osaka; les lieux défilent, l’urbanisme graphique alterne avec les jardins de mousse, les jeunes femmes vêtues du traditionnel kimono, posant sous les cerisiers en fleurs, succèdent aux scènes de rue de mégapoles que l’on devine à la pointe de la modernité. Un Japon complexe, paradoxal parfois, mais passionnant toujours.

« Un pays fier de ses traditions et de son histoire, et tout à la fois hyper connecté, très contemporain », résume le photographe lausannois, visiblement conquis par les charmes de cet ailleurs bien lointain. Au point de décider, une fois de retour en Suisse, de lui consacrer un ouvrage sous la forme d’un recueil de photographies légendées de manière intimiste.

Photo Margot Roth

Intitulé 2 semaines au Japon, ce livre restitue la vision très sensible de l’auteur, sobre et apaisée, captée grâce à son nouvel appareil, un Leica Q. Une immersion dans un monde où tout est très différent de nos habituels repères, mais où la maîtrise photographique d’Olivier Laffely fait merveille. Un Leica M2 a rejoint, depuis, le Leica Q dans la besace du voyageur. Sans doute un clin d’oeil au Japon, parfaite synthèse de l’ancien et du moderne.

 

Biographie

Photo Morgane Détraz

Olivier Laffely, professionnel de 54 ans établi à Lausanne, a étudié la photographie à Vevey puis consacré quinze ans à la réalisation de portraits, d’artistes notamment. Le fruit de son travail a rejoint plusieurs grandes collections publiques, dont le National Portrait Gallery à Londres, la Bibliothèque nationale de Paris ou encore le Musée de l’Elysée à Lausanne. Pas moins de cinq distinctions européennes ont récompensé son talent. Depuis 2002, il oeuvre au sein de l’Atelier de photographie numérique de la Ville de Lausanne, en parallèle à son activité indépendante.

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