Son engagement bénévole au sein d’une fondation oeuvrant en Inde, au Népal et au Tibet, Jon Schmidt le vit comme une évidence. Et s’il visite régulièrement les projets développés sur place, équipé de son Leica, c’est pour mieux pouvoir ensuite illustrer les enjeux locaux et l’utilité des actions entreprises.

Longtemps utilisateur d’appareils réflex, Jon Schmidt s’est peu à peu mis en quête d’un équipement plus léger et moins volumineux. Car lorsqu’il voyage en région himalayenne, il n’est pas rare qu’il doive voyager plusieurs jours durant afin de rejoindre des communautés implantées dans des contrées reculées. Pas étonnant qu’un jour, un Leica M8 croise sa trajectoire et rejoigne son équipement. Juste pour tester, au début.

« La première fois, au Népal en 2016, j’ai emmené ce M8 avec mon équipement photographique habituel. Sans m’en rendre compte, je n’ai utilisé lors de ce séjour quasiment que ce boîtier. Sa simplicité d’utilisation m’a conquis. Je pouvais enfin me concentrer sur mon sujet, sans consacrer un temps précieux aux différents réglages possibles, les yeux rivés sur l’écran arrière de mon appareil », explique Jon Schmidt.

Suit un M (Typ 240), puis un M10. Toujours équipés de focales au rendu très naturel, un Summicron-M 50mm f/2 ASPH et un Summicron-M 35mm f/2 ASPH. Un équipement particulièrement discret, qui permet de conserver un rapport direct avec son sujet lors de la prise de vue. Un avantage décisif pour le photographe qui, avant d’apparaître comme tel aux yeux des autochtones, est avant tout perçu en tant qu’être humain.

En matière de visée, Jon Schmidt alterne l’usage du télémètre et le viseur électronique, en fonction des conditions de luminosité et de l’optique choisie. Car un nouvel achat, d’occasion, a récemment rejoint son équipement Leica: un 180mm R. « Idéal pour photographier les paysages et les sujets distants comme les animaux sauvages, mais inadapté bien sûr à l’emploi du télémètre. »

Au-delà des considérations pratiques et techniques, Jon Schmidt affectionne tout particulièrement le viseur télémétrique pour l’approche photographique très intuitive et spontanée qu’il permet. La quête de la perfection technique de l’image ne l’intéresse pas, dénuée à ses yeux du charme naturel qui fait tout le sel des scènes de vie quotidienne. Pour preuve, cette photographie d’une fillette aux traits quelque peu évanescents, rencontrée en 2016 à Katmandou. « Le tremblement de terre de l’année précédente a laissé des traces indélébiles dans la région, plongée en quelques secondes dans une grande précarité. Cette petite vit dans un camp de réfugiés improvisé, situé dans un bidonville. La saleté, la pollution et le délabrement qu’elle doit affronter au quotidien n’entament pourtant en rien son délicat sourire. »

Une leçon de vie, sans aucun doute, dont le Leica M de Jon Schmidt a été le témoin essentiel.

Biographie
Psychologue thérapeute de famille, Jon Schmidt se passionne pour la photographie depuis cinq ans. Secrétaire bénévole de la branche suisse de la fondation Karuna-Shechen, initiée par le célèbre Matthieu Ricard, il met à profit son talent afin de documenter l’avancement de projets soutenus par cette structure d’aide humanitaire lors de voyages effectués sur le terrain. Une manière de rendre compte de réalités bien éloignées des conditions de vie occidentales et de souligner l’importance vitale des engagements de la fondation.

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