L’ambassadeur de Leica, Dominic Nahr, ne laisse rien au hasard lorsqu’il part en voyage. Il s’agit de réaliser une image parfaite. Tout doit fonctionner. Tout doit bien se dérouler au moment décisif. Le voyage. La préparation sur place. Les personnes et les situations. Et, bien sûr, l’équipement. Et même si tout s’accorde parfaitement, il y a des facteurs que le photographe ne peut pas influencer. Surtout quand, comme Dominic Nahr, il travaille dans des régions éloignées ou dans des régions en crise ou en guerre.

«Je ne me souviens plus du nombre de fois où j’ai reçu des gaz lacrymogènes», raconte-t-il avec un sourire. Mais ce n’est pas le pire. Il a été chassé par des éléphants. Il a survécu au paludisme à plusieurs reprises. A eu presque une demi-douzaine d’accidents de voiture. A été cambriolé plusieurs fois. Et bien plus encore. «Je ne connais rien d’autre. Cela fait partie de mon travail», déclare le premier ambassadeur Leica en Suisse d’un ton détendu. «C’est avant le voyage que je suis le plus angoissé; j’espère toujours que tout se passe bien. Quand je suis en route, je passe en mode travail. Si quelque chose tourne mal, j’essaie de rester calme. Je me dis que ce n’est pas si grave. Même si parfois ça l’est».

3 Leica dans les bagages

 Bien sûr, Dominic Nahr emporte aussi tout ce qui est nécessaire pour se protéger du soleil ou des moustiques. Mais par-dessus tout, il emporte ce qui lui permettra de ramener la photo parfaite chez lui. Malgré l’aventure, les situations d’urgence et les conditions extrêmes. Et bien sûr, Dominic Nahr emporte le matériel nécessaire pour prendre les photos désirées. Cela inclut toujours plusieurs appareils photos Leica. Il utilise toujours le M240, le Q et le M6. Récemment, il a emporté le SL pour la première fois. J’aime Leica avant tout parce que grâce à ces appareils photos, je n’attire pas l’attention. Ils sont petits, pas imposants. La condition sine qua non pour voyager. Surtout dans les pays où on fouille les bagages à la recherche de tels objets. Ce n’est que lorsque j’ai dû photographier un président ou un ministre que la taille du Leica a été un sujet épineux. Ils ne se sentaient pas assez importants. Mais après une brève explication des qualités et de l’exclusivité de la marque Leica, le sujet était bouclé». Les objectifs adaptés sont deux de 35 mm («si l’un casse»), un de 50 mm et un de 90 mm pour chacun des appareils. Il faut aussi compter des flashs, des télécommandes, des cartes mémoires et des chargeurs.

Hassan Sheikj Mohamud / TIME-Magazine reportage à Mogadischu, Somalia.

 

«L’important, c’est d’avoir tout le matériel prêt quand vous partez. Cela implique d’avoir suffisamment de matériel pour toutes sortes de situations. Que ce soit des piles ou un smartphone adapté. J’ai un Huawei P20Pro, dans le cas où je serais cambriolé. J’essaie en règle générale de ne pas emmener plus de deux valises, et celles-ci ne doivent pas avoir l’apparence de sacs à appareil photo. Si je quitte l’hôtel, rien ne doit signaler quel est mon métier afin de ne pas attirer inutilement l’attention. Cela signifie également que je ne passe pas trop de temps dans les lieux publics pour ne pas être la cible de voleurs. Cependant, je vous recommande vivement de vous aventurer dans des endroits moins fréquentés pour rencontrer les locaux et leur parler. C’est souvent dans ces moments que les images les plus intimes émergent».

Se concentrer sur l’essentiel

Nahr fait confiance à son équipement Leica à 100%. Il peut ainsi se concentrer pleinement sur le moment, la situation et enfin prendre la photo désirée. Jusqu’à ce moment, le photographe appenzellois reste sur le qui-vive pour repérer divers dangers. Pas n’importe quels dangers. Dominic Nahr a été arrêté sept fois. Il a été poursuivi plusieurs fois. Il a été cambriolé et menacé avec des armes à feu. Tout cela peut arriver quand il voyage. Lors de voyages dans des zones dangereuses. Comme dans une centrale nucléaire endommagée, par exemple. Ou dans des régions en guerre. Pour lui, la question ne se pose pas de savoir si ce risque vaut la peine d’être pris: «J’ai eu et j’ai toujours eu le sentiment que c’est un honneur de rapporter les événements de l’époque contemporaine. J’estime qu’il est absolument nécessaire de rapporter ce qui se passe dans ce monde. Surtout dans des régions souvent oubliées. Trop de choses terribles se sont déjà produites sans que personne n’en n’ait parlé. Pour moi, le plus important, c’est de réduire au minimum les risques à l’approche d’un voyage grâce à une bonne organisation.

Dominic Nahr passe maintenant la fin de l’année en Suisse, sa patrie de toujours. Entouré de sa famille et de ses amis. Et comme toujours, il repartira vers de nouvelles aventures. Après tout ce qu’il a vécu ces dernières années, il ressent parfois le besoin de passer des moments plus calmes dans sa vie privée et professionnelle. «Oui, cela me fait du bien quand j’ai un travail plus facile entre deux missions plus difficiles. Quand je ne suis pas constamment sous pression ou entre deux avions. Je préférerais de nouveau être sur la route, me déplacer en voiture et avoir plus de temps. Comme quand je traversais le Kenya avec mon vieux Land Rover. En ce moment, j’essaie de préparer un petit projet avec mon oncle âgé de 80 ans, un écrivain allemand. Ça va être super».

Biographie

Dominic Nahr est né en 1983 à Heiden, en Suisse, mais a grandi à Hong Kong. Il a vécu et travaillé dans de nombreux pays et de nombreuses villes à travers le monde avant de quitter le Kenya pour s’installer en Suisse fin 2017. Il vit et travaille aujourd’hui en Suisse. Nahr est un photographe indépendant. Il est connu dans le monde entier et a reçu de nombreux prix. Ses photographies ont été publiées dans Le Monde, Time Magazine, GQ, National Geographic, Wall Street Journal et de nombreux autres journaux. En 2018, Dominic Nahr a été nommé premier ambassadeur Leica de Suisse.