Ses études de photographie terminées, Karine Bauzin croise la route de Raymond Depardon. Un événement déterminant dans sa manière d’appréhender l’environnement qui l’entoure et de pratiquer son art. Depuis, elle parcourt le monde avec ses Leica, à la rencontre de ses semblables, parfois si différents. Suivons-la d’un rond de sciure genevois aux steppes mongoles, en passant par les wagons du Transsibérien.

Passionnée, Karine Bauzin l’est, sans aucun doute. De photographie bien sûr, mais au-delà, d’horizons larges et nouveaux – lointains, proches, peu importe au fond – et d’échanges avec les autres. Inlassablement, elle explore les mille et une facettes que ses congénères offrent à sa sensibilité et à son objectif. « Cette diversité constitue une richesse incroyable, une source d’inspiration inépuisable », avoue-t-elle sans ambages.

Que ce soit pour des commandes ou des travaux personnels, elle se plaît en effet à aller au contact direct de l’humain, de préférence avec des focales courtes. C’est ainsi qu’elle embarque un jour de 2017 à bord du train reliant Moscou à Vladivostok, équipée de ses Leica Q et M. Deux semaines durant, elle vit au rythme lancinant des voies ferrées qui secouent les wagons d’un autre temps, des paysages immenses qui défilent sans fin par les fenêtres. Le résultat? Un regard sensible sur la vie quotidienne de ces voyageurs, pour l’essentiel locaux, qui partagent avec elle une même aventure et une intimité toute relative.

Des photographies que Karine Bauzin n’imaginait qu’en noir et blanc, comme celles de son immersion en Mongolie ou de la 19e Fête cantonale genevoise de lutte suisse. « C’est parfois difficile pour moi d’en expliquer les raisons; le choix du traitement d’un reportage – noir et blanc ou couleur – s’impose en quelque sorte de lui-même. » Tout comme l’usage du matériel Leica, qui jamais ne constitue à ses yeux un obstacle entre son sujet et le photographe. « J’ai tout de suite apprécié travailler au télémètre, en contact permanent avec mon sujet. Je ne réfléchis ainsi plus la photographie, elle devient intuitive. Je lâche prise… avec bonheur! »

Au premier M6 acquis d’occasion à New York ont ainsi fait suite un M8, un M240, puis les actuels Monochrom et M10. Deux boîtiers qu’elle utilise avec un pareil bonheur, complétés dernièrement par un Q. Le plus difficile? Renoncer évidemment! Car Karine n’emporte qu’un, voire exceptionnellement deux boîtiers en reportage. « En réalité, je choisis en fonction de la longueur focale qui me semble la plus adaptée. Si c’est 28mm, j’emporte le Q, dont j’apprécie par ailleurs l’autofocus. Si c’est entre 35 et 50mm, je prends un M. De toute façon, je sais pouvoir compter sur la grande ouverture de ces objectifs pour disposer de profondeurs de champ faibles, permettant de mettre parfaitement en lumière mes sujets. »

Avec un penchant assumé pour le format carré, hérité de l’usage d’un Mamiya 6, des images très contrastées et une présence humaine récurrente, le style Bauzin séduit sans peine. Une photographie instinctive et sensible célébrée en septembre lors d’une rencontre organisée au Leica Store Genève pour la sortie du livre C’est la lutte finale! (GOOD HEIDI Production). Son sujet? La 19e Fête cantonale genevoise de lutte suisse dans le viseur de Karine Bauzin: n’hésitez pas à venir nombreux partager avec elle ce moment de convivialité!

Biographie

Etudiante, Karine Bauzin se destine à l’interprétariat. Atteinte subitement dans sa santé, elle change de cap et décide de se former à la photographie, aux Beaux-Arts, puis d’en faire son métier. Un métier qui la passionne depuis plus de 25 ans et l’emmène en qualité de photographe de presse à la rencontre des autres, pour le compte de Elle et Paris Match Suisse, Hors Ligne, Babymag ou encore Sphere Magazine. Après Un jour, tout bascule… (paru en 1999 aux Editions du Tricorne) et Portraits-ge.ch (paru en 2003 aux Editions Slatkine), Karine Bauzin s’apprête à publier C’est la lutte finale! (GOOD HEIDI Production).

http://www.karinebauzin.ch/

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