Fervent utilisateur depuis quatre ans du précédent M Monochrom, l’instructeur de la Leica Akademie Suisse Chris de la Bottière a testé son tout nouveau successeur, basé sur le M10-P. Revue de détail d’un boitier unique en son genre, dont les performances laissent entrevoir de nouvelles perspectives.
C’est peu dire que Chris de la Bottière apprécie de photographier en noir et blanc. Neuf fois sur dix, lorsqu’il presse sur le déclencheur, l’image s’inscrit sans la moindre indication de couleur sur la carte mémoire de son appareil. Juste du noir, du blanc, et une infinité de gris composent ses images réalisées – dans le cadre de travaux artistiques – essentiellement à l’APO-Summicron-M 50 f/2 ASPH. Dès lors, que pense-t-il du M10 Monochrom, testé en avant-première plusieurs jours durant?
« A mes yeux, la première différence entre les deux boitiers découle des résolutions très différentes de leur capteur. Le M10 Monochrom bénéficie de 40 mios de pixels, alors que le M 246 n’en compte « que » 24 mios. » Un aspect technique, bien sûr, mais qui a une incidence très directe sur sa pratique photographique. « Pour moi qui pratique beaucoup la photo de rue, avec par conséquent des conditions de prise de vue et des sujets que l’on ne maîtrise pas complètement, il m’a fallu augmenter la vitesse d’obturation. Avec une résolution aussi importante que celle du M10 Monochrom en effet, le moindre flou de bougé s’avère visible. »
Une adaptation totalement indolore pour le photographe genevois, tant la capacité du boitier à monter en sensibilité l’a surpris. « Suite à la première séance photo avec cet appareil, j’ai simplement doublé les vitesses en espérant ne pas générer trop de bruit dans mes images. Lorsque j’ai regardé le résultat du deuxième shooting, j’ai été époustouflé. Malgré l’augmentation conséquente des ISO, la qualité est restée inchangée. Même à 100’000 ISO, le résultat s’avère parfaitement exploitable, c’est dire! »
Conséquence directe de la résolution élevée du capteur, les possibilités de recadrage offertes par le M10 Monochrom semblent sans limite. La preuve? « Avec cette photo d’un lac de montagne, on peut recadrer à loisir tout en pouvant quasiment compter les aiguilles des sapins situés sur la rive opposée! », s’amuse Chris de la Bottière. Un nouveau capteur plus exigeant donc en terme de vitesse, mais aux capacités hors du commun pour l’expert.
Autres avantages de ce capteur, sa plage dynamique étendue et sa très bonne gestion des hautes lumières notamment. « La gamme des gris est incroyable, tout comme l’équilibre entre les hautes et basses lumières. Avec le précédent boitier, comme en argentique du reste, il fallait être très attentif à toute surexposition. Avec le M10 Monochrom, la présence de hautes lumières dans l’image ne constitue désormais en rien un danger pour l’équilibre et la qualité de la photo. »
Pour Chris de la Bottière, le déclenchement quasiment silencieux du dernier né de la marque de Wetzlar et sa capacité à enchaîner rapidement les prises de vue constituent également des atouts très appréciables, notamment pour la photo de rue.
Alors, ce M10 Monochrom, un incontestable premier de classe? « Oui, sans aucun doute! Pour celui qui s’attaque à la photographie en noir et blanc, c’est l’appareil parfait. Pour moi qui la pratique depuis de nombreuses années avec deux M246, je dirais que le M10 Monochrom s’avère être, selon la situation de prise de vue et le résultat recherché, parfaitement complémentaire à mon matériel actuel. Avec le M246, le résultat s’avère plus contrasté, proche de l’argentique, alors que le M10 Monochrom délivre un rendu plus « numérique ». Aussi je ne me séparerai donc jamais de mes boitiers… mais je me verrais bien ajouter dans ma sacoche ce M10 Monochrom! »
BIOGRAPHIE
Chris de la Bottière est un artiste libre autodidacte et photographe. Chris est aussi instructeur et responsable de la Leica Akademie Romandie.
Depuis 2016, Chris ne travaille plus qu’avec des Leica. Il utilise principalement des Leica M et ses différentes focales de 18mm à 135mm, mais aussi le génial Leica Q, ainsi que le boîter SL. Il a trouvé dans ces appareils la qualité et la forme d’expression la plus juste à ses yeux pour la création de ses images.
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