La rue constitue son terrain de chasse photographique préféré, l’humain son sujet de prédilection. Pour Carla da Silva, il était donc écrit qu’un jour ou l’autre elle croiserait sur sa route un Leica M. Quatre ans après cette première rencontre, la passion pour ce boîtier atypique est toujours aussi vive.

Genève, Paris, New York, Montréal ou encore Marrakech. Les envies d’ailleurs se succèdent, mais l’humain reste au coeur des priorités de Carla da Silva lorsqu’elle photographie. Quoi de plus normal pour cette professionnelle, par ailleurs éducatrice spécialisée de formation? « Le voyage reste un prétexte et la photographie un outil d’exploration sociologique. Ce qui m’intéresse, c’est de montrer comment les gens vivent, interagissent, consomment, produisent. Ici et ailleurs. »

 La photo de rue, voilà la discipline par laquelle Carla da Silva s’initie dès ses plus jeunes années à la photographie. A ses débuts, elle se penche naturellement sur le travail de ceux qui, avant elle, ont excellé dans le genre. Des grands noms qui partagent un point commun récurrent: l’usage du Leica M, un boîtier qu’ils contribuèrent, chacun à leur manière, à rendre célèbre.

Pour la Genevoise d’origine portugaise, plus aucun doute: c’est le matériel qu’elle doit tester. Un Leica M9 équipé d’un  Summarit 50mm acquis d’occasion lui permettent de confirmer cette intuition. Ergonomie, taille, discrétion, rendu des images; tout lui plaît. « Depuis, c’est bien simple, il ne me quitte plus! » Pour aller au contact de l’humain, ce n’est pas un légende: le M s’avère être un allié d’une redoutable efficacité.

Ses photos traduisent son goût pour la pratique documentaire, avec en toile de fond un engagement social fort. Pour preuve, elle a co-fondé l’association PAC(O) qui vient en aide aux jeunes en rupture sociale et scolaire, grâce notamment à des projets photographiques. Avec ses cadrages au cordeau, ses constructions dont les différents plans se répondent, la pratique de Carla da Silva témoigne d’un souci du détail évident. Cependant, la forme – travaillée mais naturelle – reste au service d’un fond solide. L’ambition centrale? Mettre l’humain en majesté.

Depuis quelques mois, un M (Typ 240) a rejoint le sac de la jeune professionnelle, de même qu’un Apo-Summicron-M 1:2/90mm Asph. Amatrice de photographie argentique, Carla da Silva envisage également d’acquérir prochainement, pour varier les plaisirs, un M6 ou un M7, ainsi qu’un objectif 35mm. « Ce que j’apprécie plus que tout avec les Leica, c’est d’être en prise directe avec la photographie, de pouvoir maîtriser manuellement l’ensemble des paramètres de la construction de mon image. » Simple et efficace: avec le M, elle a visé juste!

Biographie

Toute petite déjà, Carla da Silva se plaît à jouer avec un appareil photo. Adolescente, elle commence à documenter son quotidien, ses voyages. Une passion tenace est née. Après l’obtention d’un master en « Photographie et Cultures Urbaines » à l’université Goldsmiths de Londres, elle revient s’installer à Genève, où elle pratique désormais en photographe indépendante. Elle collabore aujourd’hui avec plusieurs quotidiens, l’université et la ville de Genève notamment, et enseigne au sein du Swiss Photo Club.

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