Chris de la Bottière – photographe, artiste libre et responsable de la Leica Akademie Suisse romande – publie un nouveau livre retraçant cinq années de pratique photographique consacrée à la rue. De Genève à Paris, en passant par Londres notamment, son oeil a su capter de remarquables scènes de vie.

Et de quatre! Après I love you, Tronches de vie et Women, Chris de la Bottière publie In the Street. Ce quatrième ouvrage, comme son intitulé l’indique, s’intéresse aux présences vivantes – humains et chiens de tout poil – qui animent l’espace public. La rue sous tous ses angles, tantôt cocasses, tendres ou crus. Il égrène au fil de six chapitres pas moins de 300 images, pour la plupart présentées sous forme de diptyques et réalisées en noir et blanc.

« J’ai une attirance pour le traitement monochromatique des images depuis bien longtemps en effet. » Une manière d’aller à l’essentiel aux yeux du photographe, de concentrer l’attention de son spectateur sur le sujet de ses photos, sans risquer d’en perturber la lecture par des couleurs parasites. « Mais je ne suis pas un intégriste: certains sujets se prêtent admirablement à la couleur. » Le chapitre Un monde polychrome en témoigne.

Chris de la Bottière travaille avec du matériel Leica depuis 2016. Pratiquant en parallèle de nombreux genres photographiques différents, il se plaît à travailler avec plusieurs boîtiers: M et Q dans leurs versions couleur et monochrome, ainsi que le SL. « Quand je pars avec un boîtier monochrome, je fais abstraction de la couleur du monde qui m’entoure. Pour me concentrer sur la lumière et les contrastes, rien ne vaut la possibilité de pouvoir voir en noir et blanc dès la prise de vue. »

Pour ce faire, il n’hésite pas à équiper son M10 Monochrom d’un viseur électronique additionnel. Une manière de pouvoir contrôler très précisément le cadrage et l’exposition de ses images, essentiels pour lui qui ne travaille qu’en mode manuel. « Cela me permet de choisir et de maîtriser tous les paramètres de l’image au moment du déclenchement. C’est devenu une habitude qui me permet d’avoir très peu d’images ratées et de ne photographier que parcimonieusement, comme en argentique. »

Pouvoir se consacrer pleinement à son sujet: voilà l’obsession de Chris de la Bottière. Il n’hésite ainsi pas à simplifier au maximum le processus photographique pour le capter au mieux, et ce le plus rapidement possible. « Je n’utilise que trois choses sur mon appareil: l’ouverture, la vitesse et la sensibilité que j’adapte en fonction des deux autres paramètres. » Les deux premières variables son réglées en fonction du rendu souhaité, la sensibilité étant la valeur d’ajustement de l’exposition.

L’instructeur compare ainsi volontiers sa pratique photographique à celle d’un sport. L’objectif? Acquérir des automatismes qui deviennent au fil des expériences des réflexes parfaitement naturels. Il confesse du reste s’en tenir à trois ouvertures seulement, pour plus d’efficacité: pleine ouverture pour les portraits posés notamment, f5.6 et f8. Une manière efficace, au vu des images qui composent In the street, de se concentrer sur l’essentiel et de le sublimer!

Vernissage de In the street le vendredi 17 décembre au Leica Store Genève, de 17 à 21h00, en présence de Chris de la Bottière. Exposition d’une vingtaine d’images du livre dans la galerie dès début décembre.