Avide de rencontres et de découvertes, Andrey Gordasevich a tiré le portrait de 51 Burundais à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de leur patrie. L’occasion de recueillir dans un livre leur vision de ce que recouvre, pour chacun d’eux, cette notion abstraite.

Mai 2022. Après avoir minutieusement préparé son périple, le photographe Andrey Gordasevich s’envole pour Bujumbura, capitale économique du Burundi. Avec l’aide et le précieux soutien de la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC) et des autorités de ce pays de l’Afrique de l’Est, il s’apprête à passer trois semaines intenses. Au programme? Une série de portraits et des interviews centrées sur deux questions récurrentes à la portée universelle.

« Que signifie pour vous l’indépendance? » et « Quelle est l’histoire la plus importante dans votre vie? ». Mécanicienne, avocat, danseur, élève, banquier, artiste, chauffeur de taxi, modèle, journaliste radio, dessinatrice, pêcheur, musicien, ou encore rizicultrice; l’éventail particulièrement large des profils choisis dit le soin apporté à la recherche de diversité. Une évidence qui saute aux yeux du lecteur du très bel l’ouvrage qui vient de voir le jour, Burundi – Portraits de l’Indépendance.

« C’était un voyage d’une grande diversité, visuellement unique, permettant de rendre compte de façon intime et pudique de la perception de l’expérience sociale et politique de l’évolution du pays », précise le photographe.

Dans sa sacoche, un Leica SL2 et plusieurs optiques de la marque de Wetzlar. « J’utilise de longue date des boîtiers Leica. Des M, des S, et cette fois-ci un SL2. J’ai particulièrement apprécié la discrétion de son obturateur électronique dans un pays où il s’avère très rare de croiser une personne en train de photographier. » Andrey Gordasevich n’a pas manqué de profiter de la possibilité de monter sur le boîtier des optiques des différents systèmes Leica.

Avec un adaptateur, le Leica SL2 permet en effet l’usage d’optiques variées. « J’ai opté pour le Leica APO-Vario-Elmarit-SL 90-280 mm f/2.8-4 pour les paysages notamment, une focale fixe de 21mm du système M pour les cadrages larges et, pour les portraits, et un zoom 35-70 mm prévu initialement pour être monté sur un boîtier R. Cette versatilité du SL2 s’avère un atout très utile sur le terrain et ces combinaisons fonctionnent parfaitement », précise le photographe.

Pour conserver le naturel des scènes de vie capturées, Andrey Gordasevich n’a pas hésité à déclencher à l’instinct, sans même viser. « En tant que Blanc, difficile de passer inaperçu lorsqu’il s’agit de capter l’atmosphère d’un pays tel que le Burundi. D’autant que je photographie souvent au 21mm, une longueur focale qui implique une forte proximité avec les sujets. Aussi j’ai souvent déclenché avec le boîtier à hauteur de poitrine, en utilisant l’obturateur électronique, silencieux. »

Si de nombreux défis ont bien évidemment dû être surmontés tout au long du reportage, l’ouvrage qui en résulte constitue un précieux témoignage, à la fois historique et artistique, du pays et de ses habitants à l’aube d’un anniversaire ô combien essentiel, celui de l’indépendance. Une exposition* organisée au Leica Store de Genève permettra de découvrir le remarquable travail d’Andrey Gordasevich et de se procurer son livre.

 

Burundi – Portraits de l’Indépendance

Concept, photographies et interviews: Andrey Gordasevich

Textes: Roland Rugero (éditions Gusoma)

Livre produit par le Bureau de la Coopération Suisse et Grands Lacs-Burundi

* Exposition au Leica Store Genève (place de Saint-Gervais 1) à partir du 10 mars.

Acheter le livre 

www.gordasevich.ru

www.instagram.com/gordasevich

 

 

Biographie

Né à Moscou en 1974, Andrey Gordasevich se passionne très tôt pour les timbres des colonies anglaises, puis les monnaies étrangères. Pas courant pour un jeune garçon à l’époque soviétique. Derrière ces intérêts particuliers se cache un goût marqué pour la découverte et l’étranger. Après des études universitaires en relations publiques, en droit et en langues étrangères, il choisit de se consacrer pleinement à la photographie. Aussi attiré par la photographie de rue que par les projets documentaires, Andrey Gordasevich a vu son travail intégrer la collection du Musée d’art multimédia de Moscou et certains de ses livres d’artiste primés à l’international.

Andrey Gordasevich vit actuellement a Berne.