Largement invisibilisés, les sans-abris constituent pourtant une population omniprésente en Suisse. Aurélien Fontanet, photographe engagé, se mobilise à leur côté depuis plusieurs années pour leur porter secours.

 

Belles. Touchantes. Et pourtant très dures. Les images réalisées par le photographe genevois montrent une réalité que tout un chacun préférerait ne pas voir. Des femmes, des hommes, âgés ou jeunes, qui partagent une existence cabossée. Sans-abris, ils dépendent du bon vouloir et de l’engagement de celles et ceux qui veulent bien leur offrir un peu de temps, de chaleur humaine et un hébergement d’urgence.

Aurélien Fontanet, avant d’être photographe talentueux, est un inlassable bénévole. Il oeuvre, comme d’autres, au sein de La Caravane Sans Frontières. Une association qui a mis sur pied une série d’initiatives visant à venir en aide aux plus démunis à Genève. L’Abri Colibri, le Sleep-in, les Maraudes, ou encore le Camp’in: autant d’actions concrètes tournées vers des personnes en situation de grande précarité.

Aller à la recherche de dons, monter des tentes, déplier des lits de fortune, distribuer des couvertures, de la nourriture chaude, offrir une oreille attentive. Lorsque les tâches les plus essentielles sont remplies, le quarantenaire prend quelques instants pour immortaliser l’engagement de femmes et d’hommes au service de leurs semblables, avec une grande sobriété et beaucoup de bienveillance.

Aucun voyeurisme, pas le moindre misérabilisme non plus: ses images permettent de rendre visible les invisibles, de servir un peu plus encore la cause qu’il soutient. Le tout en noir et blanc. « Il s’agit de mon premier travail monochrome. Le sans-abrisme est un sujet dur. Aussi voulais-je aller droit au but, sans laisser la couleur distraire le spectateur. Par ailleurs, la plupart des images ayant été réalisées de nuit, il me semblait naturel de les traiter ainsi », précise Aurélien Fontanet.

Dans ce contexte si particulier, le photographe apprécie de pouvoir compter sur un matériel discret. « Les gens me connaissent, je ne me cache pas pour déclencher, car le lien de confiance existe entre eux et moi. Ils savent que mon unique objectif, avec l’usage du médium photographique, est de toucher un public qui ne les voit plus. » Son Leica Q2, acquis il y a deux ans, ne le quitte ainsi jamais.

« Cette marque est emblématique. Les plus grands photographes, tel Cartier Bresson ou Salgado notamment, ont utilisé ses appareils. Lorsque j’en ai eu l’occasion, je n’ai ainsi pas hésité. Et je ne le regrette vraiment pas: qualité de fabrication, rendu des images, simplicité d’utilisation, compacité, maniement très intuitif, que demander de plus? », s’interroge Aurélien Fontanet, visiblement conquis.

Le travail du photographe genevois sera exposé du 28 au 30 avril au festival PhotoGenève. L’occasion de découvrir des images qui témoignent avec beaucoup de finesse et une grande humanité d’une réalité certes dure, mais aussi d’une solidarité aussi essentielle que poignante.

https://phge.ch/programme-2023/expositions/centrale/exposition-aurelien-fontanetwww.phge.ch

Humanit’Art
Rue du Diorama 14
1205 Genève

 

Biographie

Graphiste indépendant et photographe, titulaire d’un Master of Arts décroché à la HES-SO en Arts visuels, Aurélien Fontanet s’implique corps et âme dans des projets qui font la part belle à l’humain. Largement investi dans le domaine de la culture également, il met sa sensibilité et son savoir-faire au service de nobles causes, proches ou lointaines.

www.aurelienfontanet.ch

www.csf-ge.ch