Zebus sind in Madagaskar heißbegehrt, so gelten sie als wertvolles Eigentum und Symbol gesellschaftlicher Anerkennung. Dies hat zu zahlreichen Fällen von Zebudiebstahl geführt: Kriminelle Organisationen haben in den letzten Jahren erhebliche soziale und wirtschaftliche Konflikte im Land ausgelöst, bei denen auch Politik und Militär eine wichtige Rolle spielen. Der Fotograf Rijasolo machte sich daran, das Phänomen zu untersuchen, von dem Millionen von Menschen in Madagaskar betroffen sind.
Wie sind Sie auf das Thema des Zebudiebstahls gekommen?
Ende 2012 hatte der madagassische Staat einen gewissen Remenabila zum „Staatsfeind Nummer eins“ erklärt, weil er in einem kleinen Dorf im Süden Madagaskars ein Dutzend Polizisten ermordet hatte. Remenabila galt als der wichtigste Häuptling der dahalo (Zebudiebe) in der Region. Der Staat reagierte sofort mit einer großangelegten Militäroperation. Anfang 2013 beschuldigte Amnesty International jedoch die madagassische Armee, willkürlich Dörfer niedergebrannt und Dorfbewohner gefoltert und hingerichtet zu haben, weil sie diese – ohne Beweise – beschuldigt hatten, Komplizen von Remenabila zu sein. Zu diesem Zeitpunkt beschlossen ein befreundeter Journalist – Bilal Tarabey, der damals für den französischen Radiosender RFI arbeitete – und ich, hinzufahren und vor Ort zu recherchieren. Seitdem hat mich das Thema nicht mehr in Ruhe gelassen.
25/11/2020 – VILLAGE DE MATAVIAKOHO, Nord Menabe, Madagascar – Portrait de Jean Maximis NONON (C t-shirt bleu), 45 ans, marié, père de 3 enfants, né à Morafeno Bokarano dans le Sud du Menabe, originaire de l’ethnie Antesaka, en compagnie d’une partie des hommes de sa communauté. NONON est considéré par les autorités militaires et civiles comme l’un des plus dangereux chef dahalo de la région. NONON refuse qu’on le considère comme un dahalo. Il justifie la possession d’armes dans son village comme un moyen de se protéger lui-même des dahalo venant du Sud du Menabe qui l’agressent régulièrement selon ses dires. Pourtant de nombreux témoignages décrivent NONON comme un personnage cruel, déterminé et sans pitié. Il soumet les paysans locaux à son autorité et leur prélèvent une forme d’impôt obligatoire en nature ou en argent. Ainsi NONON possèderait 26 „campements“ disséminés sur son territoire qui s’étend sur une cinquantaine de kilomètres carré, ce qui lui permet de contrôler les allées et venues dans cette zone, surtout les transhumances de convoi de zébu. Il serait en possession d’environ 2000 têtes de bovidés (contrairement au 300 têtes qu’il prétend seulement avoir) et peut rassembler 200 hommes pour mener des opérations d’envergure de vol de zébus. Les dahalo fonctionnent comme une mafia. Lourdement armés de fusils à deux ou cinq coups de type Baikal, ou d’armes de guerre type kalachnikov, ils vivent en communauté dans des villages coupés du reste du monde en autarcie complète et rackettent et volent régulièrement les villages voisins pour leur imposer une forme d’allégeance. Cette loyauté acquise sous la menace leur permet d’acheter le silence de la population locale au cas où des opérations militaires „anti-dahalo“ sont menées. Il est communément admis que cette pratique du vol de zébu est issue d’une tradition venant des ethnies du Sud de Madagascar (Antesaka, Antandroy, Sara, etc) qui ont migré petit à petit vers le Nord dans les années 90/2000. Mais la tradition ancestrale qui consistait jadis à voler un zébu pour prouver sa virilité devant la famille d’une future mariée a vite laissé place à des vols massifs de bovidés en bandes organisés à partir des années 2005-2010. Depuis, des accrochages mortels entre forces de l’ordre et dahalo alimentent régulièrement les faits divers dans les médias malgaches et la „pacification“ de ces zones, terme officiel du Gouvernement, est un réel casse-tête pour les autorités de l’Etat surtout depuis que des notables locaux, et même des députés ont été impliqués dans de nombreuses affaires de vols en masse de bovidés. PHOTO : RIJASOLO / RIVA PRESS
24/11/2020 – Nord de la région du Menabe, Madagascar – SOANANDRO, 20 ans, bouvier, montre le couteau qu’il porte à la ceinture, une arme typique que porte les „dahalo“, les voleurs de zébus. A l’âge de 16 ans, il était dahalo et vivait avec l’équipe de „NONON“, un dahalo réputé et craint dans la région du Menabe pour sa violence et sa détermination. Il a finalement décidé de quitter cette communauté pour travailler comme bouvier avec son oncle KASAY dans le ranch d’Andranovory. Le Nord de la région du Menabe est une des parties de Madagascar la moins dense en population et aussi une des plus enclavée par son absence totale d’infrastructure routière. Le climat est sec et aride, la plupart des importantes villes de la région sont plutôt situées au Sud au bord de la mer sur le Canal du Mozambique sur la côte Ouest. Avec les régions Sud de Madagascar (Androy, Anosy et Atsimo-Andrefana), le Menabe est la grande région productrice de zébus à Madagascar et, par conséquent, la plus instable en terme de sécurité pour les populations locales, terrorisés par les bandes de „dahalo“, les voleurs de zébus qui sèment la terreur parmi les propriétaire de bovidés. Ainsi le Nord du Menabe est classé „zone rouge“ par les autorités militaires malgaches. Les grands éleveurs venant de l’Ouest qui veulent acheminer leur zébus vers l’Est, vers les grands marchés de zébus, préfèrent passer par le Nord pour éviter de se faire attaquer par les dahalo. Les dahalo fonctionnent comme une mafia. Lourdement armés de fusils à deux ou cinq coups, parfois même de kalachnikov, ils vivent en communauté dans des villages coupés du reste du monde en autarcie complète et rackettent et volent régulièrement les villages voisins pour leur imposer une forme d’allégeance. Cette loyauté acquise sous la menace leur permet d’acheter le silence de la population locale au cas où des opérations militaires „anti-dahalo“ sont menées. Il est communément admis que cette pratique du vol de zébu est issue d’une tradition venant des ethnies du Sud de Madagascar (Antesaka, Antandroy, Sara, etc) qui ont migré petit à petit vers le Nord dans les années 90/2000. Mais la tradition ancestrale qui consistait jadis à voler un zébu pour prouver sa virilité devant la famille d’une future mariée a vite laissé place à des vols massifs de bovidés en bandes organisés à partir des années 2005-2010. Depuis, des accrochages mortels entre forces de l’ordre et dahalo alimentent régulièrement les faits divers dans les médias malgaches et la „pacification“ de ces zones, terme officiel du Gouvernement, est un réel casse-tête pour les autorités de l’Etat surtout depuis que des notables locaux, et même des députés ont été impliqués dans de nombreuses affaires de vols en masse de bovidés. PHOTO : RIJASOLO / RIVA PRESS
25/11/2020 – VILLAGE DE MATAVIAKOHO, Nord Menabe, Madagascar – Les femmes pilent le riz de la journée pour le décortiquer dans le village de Mataviakoho, où réside la communauté du chef „dahalo“ (voleur de zébu) NONON, un dahalo réputé dangereux et craint par les populations locales dans la région. Les dahalo fonctionnent comme une mafia. Lourdement armés de fusils à deux ou cinq coups, parfois même de kalachnikov, ils vivent en communauté dans des villages coupés du reste du monde en autarcie complète et rackettent et volent régulièrement les villages voisins pour leur imposer une forme d’allégeance. Cette loyauté acquise sous la menace leur permet d’acheter le silence de la population locale au cas où des opérations militaires „anti-dahalo“ sont menées. Il est communément admis que cette pratique du vol de zébu est issue d’une tradition venant des ethnies du Sud de Madagascar (Antesaka, Antandroy, Sara, etc) qui ont migré petit à petit vers le Nord dans les années 90/2000. Mais la tradition ancestrale qui consistait jadis à voler un zébu pour prouver sa virilité devant la famille d’une future mariée a vite laissé place à des vols massifs de bovidés en bandes organisés à partir des années 2005-2010. Depuis, des accrochages mortels entre forces de l’ordre et dahalo alimentent régulièrement les faits divers dans les médias malgaches et la „pacification“ de ces zones, terme officiel du Gouvernement, est un réel casse-tête pour les autorités de l’Etat surtout depuis que des notables locaux, et même des députés ont été impliqués dans de nombreuses affaires de vols en masse de bovidés. PHOTO : RIJASOLO / RIVA PRESS
02 juin 2014 Une photographie d’Arthur Rabefihavanana, plus connu sous le nom de Remenabila, est affichée sur le mur du commissariat de police d’Amboasary Sud, à Madagascar. Remenabila, ancien membre de la garde présidentielle, dirigeait un groupe de 400 voleurs de bétail dahalo, selon un haut fonctionnaire. Le 9 juin 2012, la bande lourdement armée a tué 12 personnes, pour la plupart des officiers militaires. Cet événement a placé le groupe de Remenabila au centre des opérations anti-dahalo du gouvernement.
03/06/2014 – DISTRICT AMBOASARY-SUD, MADAGASCAR – Un marché au zébu au lieu-dit SOATSIFA. Selon les chiffres du chef de district on a recensé 34 000 bovidés sur le ditrict d’Amboasary-Sud en 2010 et 12 020 en 2013. Cette baisse est dûe aux vols de zébus dans la région. On dit qu’il est impossible pour un propriétaire de bovidés d’exposer ses zébus au grand jour comme ceci s’il n’est pas lui-même dahalo. Les gendarmes locaux considèrent que c’est souvent dans lors des marchés aux zébus que les dahalos se rassemblent et sont recrutés pour préparer des opérations de vols de zébu.
01/06/2014 – TRANOMARO, MADAGASCAR – Des éléments de la gendarmerie de Fort Dauphin sont en mission de „sécurisation“ dans le district d’Amboasary-Sud. Ils font partie de l’opération militaire „Coup d’Arrêt“ dans le Sud de Madagascar décidé par le gouvernement depuis mai 2014 suite aux conflits entre des villageois et des dahalos ayant causé la mort jusqu’à présent d’une cinquantaine de personnes dans les district d’Amboasary et de Betroka (plus au Nord). Les militaires envoyés sur zone sont constitués de 240 gendarmes de la Force d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (FIGN) de Tana et de Fort Dauphin et l’opération „Coup d’Arrêt“ est prolongée jusqu’à fin juin 2014. PHOTO : RIJASOLO / RIVA PRESS
Wie haben Sie versucht, alle Aspekte des Themas Zebudiebstahl einzufangen? Hatten Sie einen bestimmten fotografischen Ansatz?
Das Thema ist ein weites Feld, denn es betrifft und beeinflusst das Leben von Millionen Madagassen, die in ländlichen Gebieten wohnen. Ich musste mir Zeit nehmen, um zu recherchieren und alle Aspekte zu beleuchten, die mit dem Thema zu tun haben: Warum werden Zebus gestohlen? Wer profitiert von diesen Diebstählen? Was sind die wirtschaftlichen Folgen für die Landbevölkerung? Wie reagieren die Behörden? Ich brauchte mehrere Monate, um mich dieser Reportage umfassend zu nähern, denn ich bin kein Fotograf, der Dinge erzwingen will. Ich bin geduldig, und ich weiß immer, dass sich zu einem bestimmten Zeitpunkt eine Gelegenheit ergeben wird, diese oder jene Situation zu fotografieren. Außerdem führe ich vor dem Fotografieren viele Gespräche.
Könnten Sie die technischen und künstlerischen Entscheidungen beschreiben, die Sie bei der Komposition Ihrer Fotos getroffen haben?
Im Allgemeinen habe ich keinen bestimmten ästhetischen Ansatz. Ich halte mich auch nicht für einen Virtuosen der Komposition. Sicher ist, dass ich sehr am Menschen und seiner Platzierung im Frame hänge. Ich versuche, eine natürliche Eleganz in den Menschen zu finden, die ich fotografiere; und ich möchte sicherstellen, dass ihre Würde und ihre Schönheit respektiert werden. Selbst wenn eine Szene von einer angespannten oder dramatischen Situation erzählt, wähle ich immer ein Bild, in dem die Protagonisten etwas Würdevolles und Starkes ausstrahlen. Ich neige dazu, Fotos, die einfach nur spektakulär sind, beiseite zu legen.
Können Sie uns ein besonders einschneidendes oder bewegendes Erlebnis schildern, das Sie bei der Dokumentation des Zebudiebstahls hatten?
Die härteste und gleichzeitig spannendste Phase dieser Reportage war die Zeit, in der wir zehn Tage lang einem Zebukonvoi zu Fuß folgten, der im Westen Madagaskars begann und nach Osten zu einem der größten Zebumärkte des Landes führte. Diese Reise war körperlich anstrengend, aber auch absolut faszinierend für mich. Wir durchquerten unglaubliche Landschaften, unwahrscheinliches Niemandsland, weit weg von jeglicher Zivilisation. Wir trafen auf dahalo-Häuptlinge, die ihre Autorität über Gebiete ausüben, die sich über Tausende von Quadratkilometern erstrecken, ohne dass ihnen ein Vertreter des Staates etwas entgegensetzen könnte. Dieser zehntägige Marsch, bei dem wir rund 300 Kilometer zurücklegten, war für mich wie eine Initiationsreise, bei der ich mich noch mehr mit dem Land „verbinden“ konnte, und bei der ich mir auch die Zeit nehmen konnte, über meine fotografische Praxis nachzudenken.
Was hat Sie dazu bewogen, das Leica M-System als Werkzeug für die Dokumentation dieses Themas zu wählen?
Ich bin ein bisschen Fotograf der alten Schule. Angefangen habe ich mit der Schwarzweißfotografie, in einem Schwarzweißfilmlabor. Dank meiner Leica M6 und einem 35-mm-Objektiv habe ich mich damals in die Fotografie verliebt. Die Ergonomie der Kamera und ihre Unauffälligkeit entsprechen genau meinem Temperament. Die Leica M ermöglichte es mir, nah an die Menschen heranzugehen und sie zu fotografieren, ohne dass ich mich aggressiv oder aufdringlich fühlte. Das Leica M-System hat mich seitdem nicht mehr verlassen. Diese Kamera ist ein Teil von mir, wenn ich eine Reportage mache. Ich betrachte sie als Partner und nicht nur als Arbeitsgerät. Ja, es ist wahr, dass man sentimental werden kann, so wie ein Gitarrist an einer Gibson aus den Sechzigern oder ein Motorradfahrer an einer Royal Enfield hängen kann.
16/11/2020 – Antsalova, Madagascar – Scène de rue dans le centre ville d’Antsalova. A Madagascar il fait déjà nuit noir à partir de 18h30-19h. La population aime flâner chez les vendeurs de brochettes en buvant de la bière (pour les plus fortunés) avant de rentrer chez eux pour le dîner. En général les rues sont complètement désertes à partir de 21h en zone rurale. Antsalova est le chef lieu du district d’Antsalova (Un „district“ est l’équivalent d’un département français). Antsalova, dont le nombre d’habitants est estimé à environ 30.000 habitants, est une petite ville de brousse difficile d’accès et enclavée dans la région Melaky à l’Ouest de Madagascar. Son accès est possible uniquement par la RN 1bis, sur une route de terre chaotique, qui nécessite plus de 12h de trajet en taxi brousse pour rejoindre Maintirano sur la côte Ouest, la grande ville la plus proche située à seulement 120 km. Cet enclavement rend difficile les échanges économiques avec le reste de Madagascar surtout en ce qui concerne l’accès aux grand marchés d’achat/vente de bovidés dans les grandes villes de Madagascar. L’insécurité engendrée par le vol de zébu perpétrés par des bandes organisées, appelés dahalo, dans la région, compliquent encore plus la fluidité de cette économie, précarisant ainsi de plus en plus la population locale. PHOTO : RIJASOLO / RIVA PRESS
04/11/2020 – Antsalova, Madagascar – Louis KASAY (C), 70 ans, est un notable d’Antsalova, grand éleveur de zébus et descendant des rois de l’ethnie Sakalava dont la population vit dans le Nord-Ouest et l’Ouest de Madagascar. Il a hérité d’un territoire d’environ 30km2 à l’Est d’Antsalova au lieu-dit Andranovory où il possède une des plus grandes populations de „barea“, les zébus endémiques de Madagascar réputés plus robustes, plus imposants, mais aussi plus difficiles à dompter par rapport au zébu commun historiquement originaire d’Inde. KASAY ne se sépare jamais de son fusil Remington 22 long rifle pour pouvoir se défendre à tout moment en cas d’attaque de „dahalo“, les voleurs de zébus, qui sont nombreux dans la région et particulièrement bien armés. Antsalova est le chef lieu du district d’Antsalova (Un „district“ est l’équivalent d’un département français). Antsalova, dont le nombre d’habitants est estimé à environ 30.000 habitants, est une petite ville de brousse difficile d’accès et enclavée dans la région Melaky à l’Ouest de Madagascar. Son accès est possible uniquement par la RN 1bis, sur une route de terre chaotique, qui nécessite plus de 12h de trajet en taxi brousse pour rejoindre Maintirano sur la côte Ouest, la grande ville la plus proche située à seulement 120 km. Cet enclavement rend difficile les échanges économiques avec le reste de Madagascar surtout en ce qui concerne l’accès aux grand marchés d’achat/vente de bovidés dans les grandes villes de Madagascar. L’insécurité engendrée par le vol de zébu perpétrés par des bandes organisées, appelés dahalo, dans la région, compliquent encore plus la fluidité de cette économie, précarisant ainsi de plus en plus la population locale. PHOTO : RIJASOLO / RIVA PRESS
17/11/2020 – Ranch Andranovory, Madagascar – Des bouviers viennent d’attraper à la corde un zébu sauvage de l’espèce „barea“ afin de pouvoir le dompter et le maîtriser. Ainsi il pourra faire partie d’un convoi avec 12 autres barea qui partira d’Antsalova pour rejoindre le deuxième plus grand marché aux zébus de Madagascar à Tsiroanomandidy à environ 10 jours de marche vers l’Est. Là-bas il sera vendu à l’acheteur le plus offrant qui devra débourser environ 2 millions d’Ariary (440 euros) pour l’obtenir. Le zébu sera ensuite acheminé par camion dans les grands abattoirs d’Antananarivo où sa viande sera vendu dans les marchés et les différents commerces de la ville. Les bouviers travaillent pour un grand éleveur de bétail et peuvent être parfois issus de la même famille ou clan que celui de leur patron. Le métier de bouvier est l’une des activités professionnelles les plus pratiquées par les jeunes hommes en zone rural et dans des régions qui produisent beaucoup de zébus comme ici la région Melaky dans l’Ouest de Madagascar. Le métier de bouvier est très exigeant physiquement et techniquement, toutes les manoeuvres de capture et de maîtrise du zébu sauvage se font à la main, à l’aide de corde et à la seule force des bras. Ces bouviers sont payés à la tâche : pour chaque barea sauvage capturé, l’équipe est payée 100.000 Ariary (20 euros). Les „barea“ sont les zébus endémiques de Madagascar réputés plus robustes, plus imposants, mais aussi plus difficiles à dompter par rapport au zébu commun historiquement originaire d’Inde. Le zébu est un animal emblématique dans la culture malgache surtout en zone rural. Il est tantôt un outil de travail pour aider les paysans à labourer et cultiver la terre, tantôt un animal sâcré que l’on sacrifie lors de cérémonie traditionnelle pour honorer la mémoire des ancêtres. Mais c’est finalement en ville que le zébu est le plus prisé car sa viande est particulièrement recherchée par les restaurants et les ménages qui ont les moyens d’en acheter. PHOTO : RIJASOLO / RIVA PRESS
03/06/2014 – DISTRICT AMBOASARY-SUD, MADAGASCAR – Un marché au zébu au lieu-dit SOATSIFA. Selon les chiffres du chef de district on a recensé 34 000 bovidés sur le ditrict d’Amboasary-Sud en 2010 et 12 020 en 2013. Cette baisse est dûe aux vols de zébus dans la région. On dit qu’il est impossible pour un propriétaire de bovidés d’exposer ses zébus au grand jour comme ceci s’il n’est pas lui-même dahalo. Les gendarmes locaux considèrent que c’est souvent dans lors des marchés aux zébus que les dahalos se rassemblent et sont recrutés pour préparer des opérations de vols de zébu.
22/11/2020 – Plateau de Bemaraha, Madagascar – Louis KASAY et ses 8 bouviers se sont engouffrés avec leur 13 barea dans l’épaisse forêt du plateau des Tsingy de Bemaraha. Les bouviers préparent petit déjeuner composé principalement de riz. Le campement, très rustique, se fait le plus simplement possible à la belle étoile. En cas de pluie chacun dispose de grands sacs en plastique pour se protéger. Le plateau des Tsingy de Bemaraha est une zone protégée dans la région Melaky. La zone Sud du plateau est un parc national (Parc National des Tsingy de Bemaraha), zone touristique gérée par l’Etat, qui culmine à 700m d’altitude. Le mot Tsingy vient du verbe „mitsingytsingy“ qui signifie „marcher sur la pointe des pieds“ et Bemaraha signifie „qui blesse beaucoup“. En effet la particularité du plateau de Bemaraha vient de son relief unique au monde intégralement composé de roches calcaires dont les formes sont effilés et tranchantes comme des lames de couteaux. Ainsi il est pratiquement impossible d’y marcher à moins de porter de bonnes chaussures de marche. Mais la population a l’habitude de traverser ces tsingy pied nus, en une journée de marche. La première partie de la traversée des Tsingy de Bemaraha est une rude épreuve pour les barea mais aussi pour les bouviers qui sont simplement chaussés de sandale en plastique tout au long du voyage. Beaucoup seront blessés aux jambes ou aux mains. La deuxième partie de la traversée présente un relief plus plat, une sorte de vaste plaine type „toundra“ jusqu’au bord du plateau de Bemaraha qui marque la frontière avec la région Menabe à l’Est. Les „barea“ sont les zébus endémiques de Madagascar réputés plus robustes, plus imposants, mais aussi plus difficiles à dompter par rapport au zébu commun historiquement originaire d’Inde. PHOTO : RIJASOLO / RIVA PRESS
Was sind Ihre zukünftigen Pläne und Bestrebungen als Fotograf, sowohl innerhalb als auch außerhalb des Rahmens dieses Projekts?
Ich gebe nicht vor zu glauben, dass meine Dokumentarfotografie die Dinge verändern kann. Dennoch bin ich der Meinung, dass wir, die madagassischen Fotografen, über unser Land und seine sozialen, kulturellen und wirtschaftlichen Probleme sprechen sollten. Wir leben hier; wir sind in der Lage, die Umwälzungen zu spüren; wir sprechen mit den Menschen; wir verstehen ihre Probleme. So war ich im Juli 2023 gemeinsam mit Marie Lelièvre, einer ehemaligen Fotoredakteurin von Le Monde, für die Ausstellung From A to A in Arles verantwortlich, wo wir die dokumentarischen Arbeiten von sechs madagassischen Fotografen präsentieren konnten, die über ihre intime Sicht auf Madagaskar berichteten. Auf persönlicher Ebene arbeite ich derzeit an einer neuen Monografie mit dem Titel Malagasy. Dieses Buch wird 15 Jahre an Fotografien zusammenfassen, die meinen sozialen und intimen Blick auf Madagaskar und die Madagassen festhalten. Bislang habe ich jedoch noch keinen Herausgeber für dieses Projekt gefunden.
Der in Frankreich geborene Rijasolo fotografiert seit 2000. Im Jahr 2004 veröffentlichte er seine Serie Miverina, in der er die Schwierigkeiten bei der Wiederentdeckung seiner Beziehung zu Madagaskar aufzeigen wollte. Diese Serie war Gegenstand verschiedener Ausstellungen in der ganzen Welt. Im November 2007 ist er Mitbegründer der Presseagentur Riva. 2010 wurde er für seine Serie Ilakaka, City of Dreams mit dem Leica 35mm Wide Angle Award ausgezeichnet. 2019 wurde er mit dem Paritana Prize for Contemporary Art ausgezeichnet. Im Jahr 2022 erhielt er einen World Press Photo Award für seine Dokumentation La Guerre des Zébus (Der Zebukrieg). Rijasolo lebt und arbeitet in Antananarivo. Mehr über seine Fotografie erfahren Sie auf seiner Webseite und seinem Instagram-Kanal.
Leica M
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